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Carnet d'oeuvres " Février : peintures "

Auteur: Stanley Février

Préface de José Dupuis

Date de production 2020_

1/21 (éditions variables)_Dimensions 28,2 x 19,2 x 1 cm

Édition illustrée de 14 planches en couleurs_Sérigraphies sur papier chiffon imprimées par Dominque Desbiens sur les presses de l'Atelier Circulaire à Montréal.

Le carnet d’œuvres Février Peintures a été réalisé dans le cadre de l'exposition "Il était une fois... Alphonse Allais" de l'artiste Stanley Fé vrier présentée à la fondation Rad Hourani (Montréal) en 2020. Ce carnet est le détournement du livre Yves Peintures de Klein qui s’est lui-même approprié l’Album Primo-Avrilesque de Alphonse Allais, publié en 1897, où figurent sept monochromes et une composition musicale silencieuse intitulée Marche funèbre composée pour les funérailles d’un grand homme sourd.

Le prologue de ce carnet composé par Février interroge comment les artistes ont su, à travers l’histoire de l’art, détourner ou s’approprier le travail de l’Autre sans en mentionner l’influence ou l’inspiration. Pour symboliser ces appropriations silencieuses, Février a transcrit en code braille son prologue dont la seconde partie est la reprise d’une portion de la préface écrite par Alphonse Allais pour introduire les monochromes de l’Album Primo-Avrilesque.

Les monochromes de Février se réfèrent, quant à eux, à une performance réalisée en Europe en 2016 au cours de laquelle il a parcouru la route des migrants et séjourné dans divers camps de réfugiés. Chacune des couleurs choisies au hasard représente un pays des migrants rencontrés et des masses migratoires ayant cours en Europe depuis 1933.

La préface de José Dupuis s’inscrit dans la même logique de détournement. Pour un illustre voleur d’homme accentue la notion de plagiat et fait écho à l’étymologie latine plagiarius ou plagiator « voleur d'homme ». La partition facétieuse est composée de figures de silence et de silences multimesures dont les durées indiquent le nombre de minutes passées sous silence de l’œuvre musicale sans sons de Allais depuis sa création, suivie du nombre de minutes qui la sépare de chacune des œuvres musicales silencieuses de ses plagiaires entre 1897 et 1962 et jouées sur le tempo omissione intenzionale.